–
–
„[…] notre société est comme un pont entre l’Allemagne et le Maroc. […] mais après elle est aussi un pont entre l’Allemagne et les pays arabes […].“
–
„[…] ça me fait plaisir de travailler au Maroc ! […] J’associe mon travail toujours avec du travail social. Quand je suis dans un village il est important pour moi que je paye les gens pauvres. De mon argent je bâtis toujours un petit puits pour les gens ou quand leur école est détruite je les bâtis une nouvelle.“
–
–
En 2003, vous, Kamal El Kacimi, et Daniel Gräbner ont créé la société de production « Rif Film ». Racontez-nous l’histoire fondatrice de cette société maroco-allemande !
L’histoire est trop simple. Moi, j’ai fait mes études au Maroc. Après, je voulais faire des études de film et pour cette raison-là je suis parti en Allemagne. Je suis entré dans une école, mais ce n’était pas une école de cinéma, c’était une école pour les ingénieurs photo. Quand j’étais là-bas j’ai pensé que c’était une école des Beaux-Arts mais c’était une école des ingénieurs. J’ai dit « Putain, mais ce n’est pas vrai ça ! ».
C’était dans quelle ville ?
C’était à Cologne, dans le quartier Deutz. Comme ça, je me suis dit quand je suis déjà en Allemagne je fais des études de l’ingénieur de la photographie et après on va voir. C’était enfin très important pour moi que j’avais fait ces études-là. Après, j’ai commencé à travailler comme caméraman. Après, j’ai fait des études supérieures à l’Ecole des Beaux-Arts de Cologne, c’était la « Kunsthochschule für Medien », et finalement j’étais enseignant là-bas, c’est-à-dire professeur à l’Ecole des Beaux-Arts pour l’art des vidéos professionnelles. On a produit des longs-métrages qui sont ressortis de chez nous. Et j’ai travaillé à VIVA 1 et VIVA 2 pour faire des clips vidéo; c’étaient deux chaînes allemandes de musique.
Quand j’ai travaillé comme caméraman j’étais un des premiers ou bien j’étais le seul caméraman en Allemagne qui parle arabe. C’est-à-dire toutes les boîtes de production et des chaînes de télévision comme ZDF, ARD, etc. quand ils voulaient envoyer quelqu’un en Egypte ou bien en Irak dans la guerre, ils m’ont appelé parce que je parle arabe et je peux communiquer avec les gens sur place. Je ne faisais pas seulement caméraman mais toute la production à cause de la langue.
J’ai tourné un film en Egypte et quand on était dans l’avion au retour le metteur-en-scène, c’était un ancien dans le secteur du film, m’a dit « Pourquoi tu n’ouvres pas une société de production spécialisée dans les relations entre l’Allemagne et les pays arabes avec tes connaissances de langues ? ». Et là, j’avais l’idée dans l’avion. Et quand je suis descendu j’ai créé cette société. Elle s’appelait avant « A Atlas », ce n’était pas encore « Rif Film ». Après, quand j’ai travaillé dans l’Ecole des Beaux-Arts à Cologne il y avait un étudiant, Daniel Gräbner, qui voulait faire son mémoire sur le sujet du haschisch au Maroc. Mais il avait peur de venir au Maroc pour tourner le film. Il m’a demandé « Kamal ? » – c’était ma première commande de film avec l’ancienne société – et j’ai dit « Okay, on peut faire un film. » On a parlé avec le directeur de l’Ecole des Beaux-Arts mais il a dit « Non, c’est dangereux, ce n’est pas possible. Il y a la mafia au Maroc. Mais moi j’ai dit « Je peux faire ça. ».
C’était donc un documentaire …
… sur le haschisch au Maroc. J’ai fait le contrat avec l’école, j’ai lancé ma boîte et j’ai commencé à tourner le film. Quand on a réfléchi comment faire le film, on voulait avoir de l’argent parce qu’on voulait faire sortir le film aux cinémas en Allemagne. J’ai demandé de l’argent à Kosslick (Dieter Kosslick, NDLR) qui était à ce-temps-là le directeur de la Fondation de Film de la Rhénanie-du-Nord-Westphalie. Maintenant, il est le directeur de la Berlinale. Mais il ne voulait pas nous donner de l’argent. Comme ça, je suis retourné à Marrakech et j’ai fait le transfert du film en 35 mm pour le faire sortir. On a lancé le film au cinéma et il a bien marché. Il a gagné beaucoup de prix. J’ai envoyé une petite copie à Kosslick et par conséquence il m’a donné de l’argent pour faire d’autres copies et ça m’a aidé.
Et le film, où a-t-il gagné des prix ?
En Allemagne, à Londres, aux Pays-Bas, au Japon et en Amérique du Sud parce qu’il y a beaucoup de gens qui fument du shit. Vraiment, c’est important ! Voilà, c’était ma première expérience et comme ça le metteur-en-scène de ce film c’était Daniel Gräbner. Il a dit qu’on peut ouvrir quelque chose ensemble et on a ouvert la boîte de « Rif Film ».
Votre société » Rif Film « se subdivise en » Rif Film Service « et » Rif Film Distribution «.
Non, ce n’est pas seulement ça mais on fait production, service et distribution.
Pourriez-vous nous expliquer tous les services que vous offrez et quelle est votre cible ?
On parle un peu de la production. Pour nous notre société est comme un pont entre l’Allemagne et le Maroc. On a commencé comme ça mais après elle est aussi un pont entre l’Allemagne et les pays arabes parce qu’on s’est maintenant doucement spécialisé dans les pays arabes. C’est-à-dire il y a des écrivains, des peintres, et des journalistes qui me demandent parce que j’ai des contacts dans tous les pays arabes. Mais le plus important pour moi c’est le Maroc, mon pays, et ma boîte.
Etes-vous seulement actif dans l’Afrique du Nord ou aussi dans des autres pays arabes?
Non, j’ai travaillé aussi au Liban, Palestine, Irak, Kuwait, Dubaï, tout tout tout. Là-bas c’est comme chez moi, c’est ma maison. Si je ne fais pas le service sur place je donne des informations, „Tu peux contacter ce Monsieur ou cet autre“. Mais maintenant ça fait deux ans que je suis vraiment spécialisé au Maroc pour faire venir des projets dans ce pays.
Et les services de distribution … ?
On revient encore au départ. Le film « Haschisch » a bien marché au cinéma mais je n’avais pas trouvé un distributeur. J’ai acheté donc un petit livre qui s’appelait « Comment distribuer son film ? », je suis resté le weekend dans ma chambre pour le lire et le lundi j’ai ouvert une boîte de distribution et j’ai distribué mon film dans le monde entier avec le peu d’argent que j’ai eu. Et ça a bien marché. Après, il y a des amis allemands de Berlin, de Babelsberg, de Munich et des écoles de cinéma qui m’appellent : « Tu peux distribuer mon film ? ». Je dis « Oui, si j’aime le film je vais le distribuer. ». Parce que moi, je connais tout le cinéma en Allemagne, en Autriche et en Suisse, je parle l’allemand et j’ai des bons contacts avec ces pays-là. Et après, il y avait aussi Fathi Akin qui m’a appelé : « Kamal, tu peux distribuer mon film ? ». Et j’ai dit « Je ne suis pas Warner Brothers, je suis un pauvre Marocain. ». Il a répondu : « Non, non, non, le film tu peux le faire très bien parce que tu as un bon réseau. » J’ai distribué son film « Takva », un film turc, qui a été nommé pour l’Oscar des films étrangers il y a trois ans. Et maintenant on fait la distribution de beaucoup de films. On va par exemple sortir un nouveau film qui s’appelle « 24 h Marrakech » qu’on a tourné ici à Marrakech. Un autre documentaire qui s’appelle « Hotel Hendrix » qu’on a tourné à Essaouira va sortir avec notre boîte de distribution prochainement insha’allah. Premièrement, on va le sortir dans les pays qui parlent allemand, c’est-à-dire l’Allemagne, l’Autriche et la Suisse, et après, si on trouve quelqu’un intéressé pour le reste de l’Europe. Mais on a aussi nos contacts pour l’Asie, pour le Japon, pour l’Amérique de Sud.
Comment les activités de votre société sont-elles réparties entre votre siège à Cologne et à Marrakech?
Le siège à Cologne fait seulement les contrats, la distribution, les contacts, les impôts. Mais à Cologne, c’est seulement le centre d’information. Sinon, c’est moi qui est toujours sur le terrain avec les contacts, je suis toujours aux tournages. La semaine dernière, quand j’étais à Berlin je n’avais pas le temps pour partir à Cologne au bureau. Parce que je devais partir à Vienne et de Vienne je suis venu au Maroc parce qu’il y avait des amis qui sont venus pour tourner un grand film, une série, qui s’appelle « Hôtel de Rêve ». On a fait un tour dans des hôtels cinq étoiles et finalement ils ont choisi le Maroc pour tourner ici. Et aujourd’hui, j’ai eu une conversation téléphonique avec Mercedes Benz qui veulent tourner leur publicité pour la nouvelle « Katkat » ici au Maroc insha’allah.
Le siège à Cologne fait seulement les contrats, la distribution, les contacts, les impôts. Mais à Cologne, c’est seulement le centre d’information. Sinon, c’est moi qui est toujours sur le terrain avec les contacts, je suis toujours aux tournages. La semaine dernière, quand j’étais à Berlin je n’avais pas le temps pour partir à Cologne au bureau. Parce que je devais partir à Vienne et de Vienne je suis venu au Maroc parce qu’il y avait des amis qui sont venus pour tourner un grand film, une série, qui s’appelle « Hôtel de Rêve ». On a fait un tour dans des hôtels cinq étoiles et finalement ils ont choisi le Maroc pour tourner ici. Et aujourd’hui, j’ai eu une conversation téléphonique avec Mercedes Benz qui veulent tourner leur publicité pour la nouvelle « 4×4 » ici au Maroc insha’allah.
A côté de vous et Daniel Gräbner vous avez combien de collaborateurs ?
On a trois collaborateurs à Marrakech. Sinon, on travaille avec beaucoup de freelancers. Quand on tourne notre équipe se forme de 120 personnes dont à peu près 80 Allemands que je fais travailler ici au Maroc.
Quelles conditions de production trouve-t-on au Maroc ? Quels sont les avantages et les enjeux pour le tournage des films dans ce pays ?
C’est une question très importante et c’est pour ça que je reste maintenant beaucoup au Maroc. Le Maroc, c’est un pays en développement en ce qui concerne la production. Les facilités qu’on a ici, c’est incroyable ! Par exemple tous les films qui jouent dans l’Afghanistan ou dans l’Irak où on ne peut malheureusement pas tourner en ce moment à cause de la guerre, ils sont réalisés au Maroc. C’est-à-dire moi, je copie l’Afghanistan ici, je fais Bagdad, je fais le Caire, mais ce dernier sans pyramides. Je peux aussi faire Mogadiscio ici, je peux faire tous les pays.
Dernièrement, on a tourné un film qui s’appelle « Mademoiselle Stinnes ». Elle, c’était la première femme allemande qui a fait le tour du monde avec une voiture de 1917 à 1927. Pour ça on a tourné 14 pays ici, la Mongolie, la Chine etc. Ce n’est pas un problème pour nous ici, c’est un jeu d’enfants ! Il y a des Marocains qui ressemblent aux Chinois et on a aussi des figurants qui sont bien. On a des gens qui font des costumes – c’est incroyable et c’est moins cher aussi au Maroc. Egalement, l’hôtellerie pour l’équipe du film est moins chère au Maroc. Royal Air Maroc nous aide, Médi1 nous donne des avantages. On ne paye pas des impôts; on est défiscalisé des 20 % de la taxe à la valeur ajoutée Si on a besoin des chars ou des hélicoptères du militaire il y a un des généraux de l’Armée Royale qui est spécialisé dans le film. C’est-à-dire on le donne le scénario et il nous donne les chars, les kalachnikovs et tout ça. Ça ne coûte rien du tout. C’est pour ça que je viens de tourner un film allemand ici qui s’appelle « Détachement à l’étranger » qui traite l’histoire de la Bundeswehr allemande en Afghanistan. On a même construit deux « Dingos » (véhicule militaire de transport entièrement protégé, NDLR). C’est une des voitures militaires allemandes comme les « Hummer » (véhicule tout terrain américain, NDLR) que seulement l’armée allemande possède. On avait des problèmes parce que je les ai commandés pour 5 M. € mais on ne pouvait pas les transporter de l’Allemagne vers le Maroc. Comme ça, j’ai construit deux « Dingos » qui marchent et on a pu tourner au Maroc. Et maintenant j’ai une autre boîte de production qui va venir au Maroc pour tourner un film sur l’Afghanistan et qui veut louer un de mes « Dingos ».
C’est-à-dire on a l’aide de l’armée qui nous donne des hélicoptères parce les militaires ont bien compris que le cinéma c’est une industrie et c’est une grande publicité pour le Maroc.
Il y avait cet exemple du film « Sex and the City » qu’ils voulaient tourner à Dubaï. Mais les gens là-bas, malgré leur modernisme, ne voulaient pas donner leur autorisation pour le tournage parce qu’il y a le mot « Sex » dans le titre du film. On a tourné à Marrakech et il n’y avait pas ce problème. Quand les touristes viennent maintenant au Maroc ils disent « Ah, je vais aller à tel et tel endroit parce que les films « Sex and the City » ont été tournés là-bas. » C’est la publicité gratuite pour le pays. Et depuis ce film des politiciens l’ont compris et nous aident. On peut tourner partout ici, c’est incroyable!
En plus, il y a aussi l’avantage de la nature au Maroc. Tu as le nord du pays qui est vert, un peu comme l’Europe, tu as Casablanca, la grande ville, tu as Rabat et Salé où on trouve beaucoup de noirs et où tu peux comme ça faire des films qui jouent par exemple à Mogadiscio. Tu as aussi la mer à Essaouira, trou des hippies et une commune, où Orson Welles a tourné son film « Othello ». Il y a le désert, il y a Ouarzazate. On a encore un peu de problèmes de logistique au sud du Maroc. Il n’y a pas beaucoup de liaisons aériennes avec cette région mais on parle avec des politiciens maintenant pour qu’ils puissent trouver une solution pour que la logistique marche mieux et pour qu’on puisse y aller plus vite.
Au sein de vos projets de films profitez-vous des subventions du CCM ?
Quand j’ai tourné « 24 h Marrakech » j’avais l’aide du CCM pour le film. C’est très sympa, c’est incroyable ! C’est un petit budget mais quand même c’est bien ! Ça aide beaucoup pour les projets. Le CCM n’a pas seulement ce fonds mais il s’occupe aussi de l’autorisation des tournages. Le CCM nous donne beaucoup de soutient et beaucoup d’aides. Pour le dernier film « Détachement à l’étranger » par exemple on devait importer des explosives et des armes allemandes et américaines de l’Allemagne. On a loué des armes à Londres, elles sont passées par Berlin pour venir après vers ici. Mais on avait des problèmes avec des Européens car on devait discuter deux mois pour transporter les armes au Maroc. Avec les Marocains, on n’avait pas de problèmes. Au Maroc ils l’ont bien organisé. C’était le CCM et encore plus l’armée marocaine qui s’en occupaient. Ils sont très professionnels, c’est incroyable !
Et le seul problème qui se pose c’est la logistique ?
Oui, c’est la question des aéroports parce qu’il n’y a pas beaucoup d’avions vers des régions du sud du Maroc où on trouve un paysage avec des plateaux incroyables pour des tournages. Surtout à Errachidia et à Ouarzazate il y a seulement des avions de Royal Air Maroc. Et pour voyager en voiture ça nous prend trop de temps. Mais ça va changer. On travaille là-dessus.
Comment est-ce que vous découvrez les lieux de tournage appropriés au Maroc ?
Moi, je suis toujours cinq jours par semaine en voyage au Maroc. Comme ça, je peux lire un scénario et je peux savoir où exactement on peut tourner une certaine scène.
Il n’y a pas de location scouts ?
Si, il y en a. Et il y a aussi des techniciens au Maroc qui sont incroyables dans le make-up et dans le costume. Ils ont accompagné pleins de grands films comme « Alexander » et « Gladiator ». Avant, on n’avait pas d’école de films mais les gens ont appris leur métier avec le temps par la pratique. Maintenant, on a des écoles de films et je suis très ravi qu’ils ont créé une aussi à Marrakech, dans ma ville natale. Moi, j’essaie toujours quand je tourne un grand film de faire rentrer beaucoup d’étudiants pour qu’ils fassent leur stage chez moi.
Quels sont vos prochains projets de production de film ?
Maintenant, on travaille sur un projet allemand « Une mains pleine d’étoiles » pour lequel j’ai déjà rencontré le metteur-en-scène à Cologne. C’est un livre d’un écrivain syrien.
S’agit-t-il de Rafik Schami ?
Oui. On le réalisera probablement au Maroc parce qu’on ne peut malheureusement pas le tourner en Syrie en ce moment. Je lui ai téléphoné il y a une heure et ils vont venir peut-être dans quelques semaines au Maroc. Le réalisateur veut encore chercher de l’inspiration au sein d’un tour des sites.
Où en Syrie le film doit-il jouer ?
C’est seulement dans la vielle ville de Damas. Je refais cette vieille ville ici.
Et sinon, en ce moment je réalise un spot publicitaire pour Mercedes pour la nouvelle voiture. Quoi d’autre ? « Hôtel de Rêve », ça sera probablement en août. Puis, il y aura deux films américains et la semaine prochaine il y aura un court-métrage de la Suisse avec quelques chameaux comme toujours !
Le stéréotype …
Oui!
Donc, beaucoup de travail !
Oui, mais ça me fait plaisir de travailler au Maroc ! Et ce qui est beau : c’est mon travail. J’associe mon travail toujours avec du travail social. Quand je suis dans un village il est important pour moi que je paye les gens pauvres. De mon argent je bâtis toujours un petit puits pour les gens ou quand leur école est détruite je les bâtis une nouvelle. J’ai ces gens autour de moi et ça me fais plaisir. Je ne fais pas de la politique – mon père l’avait fait beaucoup – ou bien je fais de la politique d’une autre manière en apportant des projets dans le pays et en activement aidant des gens. Dans ce moment-là je suis heureux. Peut-être je fais faillite avec ça mais ça me fais plaisir avec les gens. Et je l’aime bien de tourner des films dans des villages et dans des quartiers pauvres – mon occupation préférée, c’est ça que j’aime ! Je peux payer les gens et ils deviennent heureux. Parce que je sais qu’ils vont profiter de cet argent toute une année. Ça me fait plaisir !
Quelle belle conclusion ! Je vous remercie beaucoup pour l’interview!
L’interview dans uns version plus courte et modifiée apparaîtra dans le prochain magazine “Bilatéral” de la Chambre Allemande de Commerce et d’Industrie au Maroc fin avril/début mai 2012.